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: Военнопленные 1812-15 : Сыск : Курьер : Форум

Генералиссимус князь

Суворов

соч. А. Петрушевского


Приложения ко 2 тому


Приложение III.
К главе XIV.

Plans de campagnes et d'opérations contre les Turcs, dictés à Kherson, le 10 novembre 1793, en langue française, par le comte Souworov-Rimniksky, et envoyés par ordre suprême au Souverain.

(Из материалов графа Милютина; доставлено князем М.С. Воронцовым генералу Михайловскому-Данилевскому).

Les Turcs se préparent à la guerre; les jacobins leur influent, que jadis ils étaient vainqueurs des chrétiens pour n'avoir reposé que dans des guerres, et que c'était à eux d'attaquer au dépourvu, ne suivant pas en celà l'usage des puissances européennes, en déclarant la rupture. Depuis l'arrivée de notre ambassadeur à Constantinople, les lettres de notre ministère m'ont manqué. Mais ils n'ont point raison de l'entreprendre avant d'avoir mis leurs forteresses en état respectable et, en attendant, ils pourraient donner une autre consistance à leur armée. Sur le pied adopté en Europe comme ils l'ont entrepris, et quoi qu'ils manqueront de Pierre le Grand, ils ne seront point totalement dépourvus d'officiers étrangers aventuriers. Ils peinent expliquer l’alcoran à leur convenance, - lisez le Petit Traité en français du vieux archevêque Eugène.
Leur armement naval n'est pas à mépriser, comme l'excellent vaisseau «Иоанн Предтеча», pris par eux le démontre; leurs matelots chrétiens sont très bons, et quoique plusieurs officiers ne sont pas conséquents, ils ont aussi des Seitali. Le défaut qu'ils placent sur les ponts des vaisseaux des canons de différents calibres, peut être facilement redressé. Il n'est pas vrai, qu'ils ont craint notre flotte dans son enfance; les dernières campagnes de la guerre passée ils ont démontré qu'ils ne sont plus les mêmes qu'à Tchesmé. C'est pourquoi il faut leur opposer de notre part une flotte à voiles, qui puisse se mesurer avec eux, et gagner par là la prépondérance pour protéger notre flotte à rames et assurer les bords de notre côte contre les descentes. Ceci appartient à messieurs les amiraux.
Notre flotte à rames agira, en cas de rupture, en combinaison avec les troupes de terre; or jetons un coup d'œil sur son état et ce qui n'en faudrait détacher, pour les moyens défensifs, que nous laisserons au dos. Cette flotte à rames, en cas de rupture, livrera au canal de Jenikalé les 6 doubles chaloupes qui serviront trois campagnes; et lançons et kirlangitclis qui peuvent servir 4 campagnes, se trouvant à Taganrog, - en tout 17 bâtiments; on y ajoutera des 50 lotkas actuellement à Taman, - de 30 à 40, qui ne pourront pas servir à la guerre offensive, ayant servi pendant toute la dernière guerre. Pour la défense de l'entrée dans le liman du Dnieper, entre Kinbourn et Otchakoff, des bâtiments qui se trouvent à Nicolaeff, des 34 lançons - 15, qui ne sauront pas servir au delà de deux campagnes. De Kherson - 5 vielles chaloupes canonnières et 2 batteries que l'on armera; 1 tre-bocq et 1 fombas. Nombre total pour cette dernière défense - 24 bâtiments à rames, protégés par 2 frégates et soutenus par nos ouvrages de la pointe de la langue de terre de Kinbourn.
Par le résumé, il restera donc en tout, pour l'action offensive de la flotte, des bâtiments à rames: brigantins à Nicolaeff 1 bon et 9 pour 2 campagnes, à Kherson - 2 pour 4 campagnes et 3 bons, - en tout 15 bâtiments. Lançons de Nicolaeff, 3 bons et 19 pour 2 campagnes, à Kherson, 8 bons et 1 pour 4 campagnes, - en tout 31 lançons. Doubles chaloupes de Nicolaeff - 6, simple chaloupe - 1, 2 cutters pour 3 campagnes; le reste sont de mauvais bâtiments de transport, corsaires et autres. Le total de la flotte sera 55 bâtiments. Messieurs les amiraux sont mieux au fait de l'état de cette flotte et n'ignorent pas qu'on y doit une prompte et efficace réparation et une augmentation suffisante.
A Taganrog 58 lotkas du Don à l'usage des Tchernomorsky cosaques, dont 43 sont bonnes pour être armées en guerre; le reste sera réparé vers le mois d'avril. Comme ces cosaques Tchernomortzis sont indispensables pour la flotte à rames, on en équipera les lotkas qui peuvent monter de 60 à 65 bâtiments, y compté ce qui peut être mis en service offensif de Taman.
Des susdits cosaques, il doit se trouver sur cette flotte de 5 à 6000 hommes. Si l'on n'ajoute rien à ces bâtiments, il en restera peu pour les impulsions sur l'Anatolie, qui d'ailleurs, n'aboutiraient qu'à quelques dévastations, occasioneraient peu de diversions et pourraient être quelquefois dangereuses sans la protection de la flotte à voiles qui aura des objets plus solides à remplir. Ce plan pourrait être mieux rempli par des armateurs, comme le commerçant de Kherson Hakousi, qui propose déjà d'armer 6 bâtiments et promet de pouvoir les augmenter jusqu'à 15; il ne requiert à cette fin que les canons.
Les cosaques Tchernomortzis qui resteront en leurs habitations du Taman et à la forteresse de Phanagoria qu'on ne peut pas exposer à la merci du sort, sont plus aisément soutenus par le corps du Kouban que de la Tauride, d'au-delà du canal de Jenikalé. Ce corps était ordinairement composé de 4 régiments d'infanterie, de 20 escadrons de cavalerie, de 2 à 6 régiments de cosaques du Don selon les circonstances. Du fort Yaij jusqu'au Taman il avait quelques redoutes de communication, avec peu de monde et de canons; son capital était à Copil comme point central, endroit malsain (on pourrait le changer pour un meilleur sans trop s'éloigner), et sur le Kouban dont l'eau en été est de mauvaise salubrité. Elle n'est bonne et potable que des puits.
Le corps de la Tauride sera fort de 6 a 7,000 hommes d'infanterie et de 1,000 hommes de cavalerie avec 3 régiments de cosaques, on y laissera de l'artillerie à proportion.
Pour Kinbourn et ses points détachés il faudra 2 régitneuts d'infanterie, 1 régiment de cavalerie et 1 régiment de cosaques.

Première campagne.
Supposant les Turcs dans la situation actuelle, les forteresses cédées par la paix ne pouvant soutenir un siège, et s'il paraîtra bon de vouloir bien les prévenir en commençant la campagne de bonne heure et avant qu'ils aient rassemblé leurs troupes et se fussent portés vers le Danube, ce qui n'arrive ordinairement que vers le mois de juin.
Le corps du Caucase doit tâcher d'être en bonne intelligence avec les races tcherkesses pour faciliter ses opérations. Laissant pour la garde de sa ligne autant de troupes qu'il faudra, avec le reste ou la plus grande partie, conjointement avec le corps du Kouban, il se portera sur Anapa, s'en emparera de vive force et la rasera tout aussitôt; ce qu'il exécutera de même avec Soudjouk-kalé et Ghélendjik. Ayant fini cette besogne, les deux corps retourneront sur leurs pas.

Opérations au delà du Dniéster.
Passant au cou de Bender, un corps détaché № 2, fort de 15,000 hommes, longera les bords de la Mer Noire, s'emparera d'Ackermann. Palanque, Kilia, Ismaïl et par le côté gauche de Sunnia, pour faciliter l'entrée à notre flotte à rames par cette embouchure dans le Danube, qui prendra possession de Toultcha et d'Jsaktcha avec ses troupes de débarquement qui doivent être suffisantes. Tous ces points doivent être bien rasés exepté Kilia, qui servira de point de protection en seconde ligne aux postes considérables à fortifier de l'embouchure du Danube et du cap Tchertal. Sunnia surtout sera bien fortifiée, comme le seul passage pour des bâtiments de quelque chartre et servira de défense pour ne pas laisser entrer par cette embouchure les escadres à rames turques qui pourraient survenir.
Un autre corps, № 1, fort d'au delà de 20,000 hommes, donnera droit sur la forteresse de Brahilov, sans s'amuser en sa marche ailleurs s'il n'y est pas obligé, en fera le siège en forme, et tâchera de l'emporter en 21 jours. La flotte à rames, ayant fini avec les autres places de sa tâche, se joindra au plutôt avec ce corps pour seconder le siège qui néanmoins ne l'attendra pas en poussant ses travaux.
De même le corps № 3, fort de 15,000 hommes passé, donnera en premier lieu sur Khotin pour l'emporter de vive force, en démolissant ses ouvrages pour éviter de trop se partager en garnisons. Il se portera sur Giurgievo qu'il emportera d'emblée s'il le pourra ou autrement de siège, quoi-qu'en moins de jours qu'il est dit de Brahilov, comme celle-là étant plus faible; et tout de suite il s'emparera de Roustchouk qui n'a jamais été une forteresse. Ces deux places seront ruinées et rasées, évacuées des habitants, les notres n'ayant pas besoin de postes permanents. Il serait bon, si le temps est favorable de se défaire une fois de la même façon de Tourna et de Nicopolis.
Brahilov, capitale, reste bien fortifié avec une garnison suffisante selon les circonstances, quoique le général du corps № 3 doit y obvier à toute entreprise de l'ennemi en le battant en rase campagne. C'est pourquoi il faut qu'il ait de 36 à 40,000 hommes sans compter les Arnaouts qu'il pourrait lever. Si ce n'est pendant la première campagne, ce sera dans la suivante qu'avec la partie de ce corps il s'emparera sans perdre de temps de Silistrie, de Girsova, de Tourtoukay et du reste des nouveaux établissements des Turcs qui doivent être tout-à-fait rasés comme les autres, pour n'y jamais tenir des postes fixes et disperser les troupes. Après la prise de Giurgievo, il s'emparera facilement de la Valachie, mais comme il doit rester sur la défensive, il s'amusera peu avec Boukharest; son quartier général est plutôt aux environs de Fokschani et selon les circonstances. Il est de même de Jassy - il livrera garnison à Kilia, Sunnia, Kaptchadal et Braliilov et, outre les piquets et petites parties non superflues, il restera toujours ramassé avec les trois quarts de son corps, pour bien battre les infidèles en rase campagne qui, pour faire diversion aux corps agissants vers le Balkan ou le tourner, se hazarderaient à passer le Danube audessus de Brahilov ou par le Banat, puisqu'ils ne pourraient le faire au dessous - notre flotte a rames y dominant jusqu'à son embouchure.
Nous voilà 100 mille hommes, y comptées les troupes de débarquement sur la flotte à rames; même en entrant en opération avec 60 mille hommes, le reste doit suivre aussitôt; en cas d'obstacle on pourrait en rabattre très peu, le temps est le plus cher, - il faut savoir le ménager; souvent nos victoires précédentes étaient sans suites faute de monde. C'est un très faux principe de croire après une défaite de l'ennemi avoir tout fini, lorsqu'il reste à s'occuper de plus grands succès. Ainsi pourraient agir avec plus de solidité aussitôt après la prise de Brahilov les corps №№ 2 et 1 ; mais augmentés à 60 mille combattants, ils se combineront vis-à-vis de Toultcha, passeront le Danube, pénétreront jusqu'à Varna, l'emporteront d'emblée ou de vive force selon les circonstances. La flotte à rames qui agira avec 30 de ses plus gros bâtiments et 40 lotkas, laissant sur le point de Toultcha le reste, consistant en 25 bâtiments et 25 lotkas. Elle ne pourra entrer en rade à Varna jusqu'à ce que notre flotte à voiles n'y ait taillé en pièces, battu ou chassé l'escadre turque. Notre flotte à rames doit être augmentée, mais toujours protégée par celle à voiles - dès ce temps les opérations resteront compliquées avec celles des troupes de terre.
Pour percer jusqu'à Varna les Turcs qui, vers ce temps, ne pourront manquer de rassembler leur armée sous Schoumla et viendront dans ce trajet à notre rencontre, on tâchera de les bien battre et poursuivre avec célérité jusqu'à Schoumla qu'il faut attaquer et raser; et comme de là à Varna il y a une marche de près de 13 jours, il faudra que les mouvements de notre flotte à rames soient bien mesurés et qu'elle y trouve déjà la rade libre par notre flotte à voiles.
Alors si Varna ne peut être emportée de vive force, elle le sera par un siège de quelques jours. Cette entreprise deviendra difficile, si une escadre turque reste postée en sa rade, ce qui endommagerait beaucoup nous et nos travaux; c'est pourquoi aucun des moyens combinés ne doit manquer pour la prompte réussite de l'entreprise. Il est évident que la flotte turque sera alors en mer, elle ira à la rencontre de la nôtre qui lui livrera combat, tâchera de la défaire au possible et lui donnera la chasse jusqu'au canal de Constantinople: alors il serait facile pour notre flotte de tourner voile sur Varna.
Pour se défaire d'une telle escadre ennemie, l'amiral Ouschakoff démontrera la possibilité après son dernier combat naval, si la paix survenue dans le même instant ne lui eut pas fait manquer l'objet.
S'étant rendu maître de Varna le corps entrera en quartier d'hiver dans la Bulgarie, proche des montagnes du Balkan. déployant l'aile droite vers Schoumla pour ouvrir le plus tôt possible la campagne suivante.
La mesure du temps est pour la guerre une règle générale: aussitôt qu'il manquerait pour le projet sur Varna, il faudra le remettre pour la suite.
Je répète ici que cette opération n'est fondée que sur l'ouverture de la campagne aux premiers jours des fourrages verts du printemps; que les forteresses, excepté Brahilov, sont hors d'état de soutenir un siège et que les Turcs, jusqu'à ce qu'elles ne soient envahies, n'y porteront aucun autre obstacle, comme aussi à notre flotte à rames dans le Danube. Il serait surtout essentiel que nous les puissions prévenir aux postes de Sunnia et de Kaptchadal, points des plus essentiels pour nos opérations de la flotte. Quand les Turcs auront le temps de s'y fortifier eux-mêmes selon leurs projets, nous y trouverons les mêmes inconvénients que nous leur préparerons.
Nos émissaires ayant été sur les différentes places viennent de retourner dans cet intervalle et livrent les informations ci-jointes.

Changement d'opération.
Ismaïl, nullement démantelé de notre part à la fin de la dernière guerre, vient d'être rendu beaucoup plus formidable qu'il ne l'avait été, et quoique nos émissaires nous rapportent qu'il n'y a pas tant de canons, il n'est pas à douter qu'ils ne soient pas en grand nombre; y risquer un assaut, serait gigantesque. Palanque, Kilia, Bender, Ackermann et les embouchures du Danube étant en notre pouvoir, et la flotte à rames s'étant rendue maître de Toultcha et d'Isaktchâ, on en formera le siège qui pourra durer 31 jours. Et avant de l'avoir entrepris, un gros détachement des troupes, comme il est dit ci-dessus du corps № 3, qui sera le plus à portée, marchant chemin faisant au rendez-vous général, aura emporté Khotin de vive force. Il n'est pas à croire qu'on laisserait le temps aux Turcs de pousser leur armée jusqu'à Khotin, ni même que cela leur pourrait être utile, comme dans la guerre précédente. Dans l'état actuel des choses ils ont des points plus essentiels et mieux disposés pour ce besoin.
Autres 40 mille hommes entameront le siège de Brahilov. Mais arrivera-t-il qu'à l'ouverture de la campagne, on se trouve dans le cas de commencer les opérations avec beaucoup moins de 100 mille hommes, il sera impossible à se charger d'attaquer les deux forteresses, Braliilov et Ismaïl, ensemble. C'est pourquoi Khotin étant emporté comme il est dit, on se formera, si les circonstances le permettent, en un seul corps, dont le gros s'emparera aussitôt de Bender, Palanka, Ackermann, Kilia - et la flotte à rames ayant percé les embouchures du Danube, en même temps de Toultcha et d'Isaktcha, se fortifiera, comme on en a fait mention, à Kaptchadal et l'occupera en force avec ses troupes de débarquement, comme aussi les embouchures. Après cela ce corps, ayant laissé garnison à Kilia, tous les autres points rasés, se portera sur la forteresse de Brahilov, remettant l'entreprise d'Ismaïl pour la suite.
Comme Brahilov parait être un poste de plus grande conséquence qu'Ismaïl, par la raison qu'en étant une fois maître, on transporte un corps de 15 à 20 mille hommes à Matchin, où il se retranchera en cas de besoin. C'est un pas excellent par lequel on empêche toute communication du haut avec le bas du Danube et surtout avec Ismaïl, à raison des situations impraticables qui se trouvent le long des bords droits du fleuve, entre le canal de Grégoire et la Concefane, de pouvoir manoeuvrer ou passer avec des corps simplement de quelques mille hommes et, par conséquent, à plus forte raison, moins encore avec une armée qui, en tout cas doit toujours franchir le pas de Matchin.
En cette opération il faut bien tâcher de prévenir les Turcs qui, une fois après avoir franchi ce pas, ce n'est pas qu'ils marchent sur Ismaïl pour y passer la rivière, puisqu'ils trouveront le poste de Kaptchadal bien gardé par nos troupes de débarquement, fort de 4 à 6.000 hommes, et par le peu de place de la situation coupée de la Schionta, inattaquable avec une force analogue, - mais ils pourront se porter sous Brahilov pour vouloir rendre le siège impraticable, ce que néanmoins ils ne peuvent qu'avec 25 mille hommes en tâchant de s'appuyer sur la forteresse; à l'égard du terrain étroit, qui en cas d'attaque ne saurait pas en entier être protégé qu'avec fort peu de canons de la forteresse dont la prise ne peut pas être trop différée. Après dépéchez vous de battre tout ce qui peut se trouver à Matchin, en passant le Danube sous Brahilov; durant le siège de cette forteresse, détachez un corps volant, de 15 mille hommes pour observer la forte garnison d'Ismaïl et le pas de Réni, comme aussi pour couvrir les convois en cas de besoin; sa position sera au delà du Zéret et il pourra passer le Pruth pour combattre des forces analogues à lui sans perdre de temps, et aussitôt revenir sur ses pas pour être à portée de rejoindre les assiégeants. Son commandant ne doit jamais se laisser tromper par certaines démonstrations, quoique presque inconnues aux Turcs, ignorant même l'effet des nôtres, ou en s'amusant, nous ne faisons que fatiguer les troupes en vain.
Mais venons au véritable objet des Turcs, pour faire lever le siège ou secourir Brahilov. Leur armée passera le Danube plutôt sous Silistrie qu'ailleurs; étant instruit de leurs mouvements à fond, on tirera le corps volant à soi et, laissant ce qu'il faudra pour continuer le siège, on ira à leur rencontre, on les chargera et, les ayant battus, on les poursuivra au possible, pour pouvoir retourner et tranquillement finir le siège. Et si leur armée entreprendrait la même chose aux environs de Réni, on suivra le même principe.
La même conduite doit être toujours observée par nos troupes et, autant qu'il se peut, elles doivent suivre la règle de battre l'ennemi en campagne avant d'entreprendre un siège.
Après la prise de Brahilov et l'exécution de quelques defaites qui ne pourront manquer, nos troupes se replieront sur Ismaïl pour en former le siège et l'emporter de la manière qu'il est dit ci-dessus. Du reste, on suivra tout ce qui a été remarqué dans les premières observations.
Les troupes, en se repliant sur Ismaïl au nombre susdit de 60.000 hommes, laisseront tout le surplus en Valachie, qui donnera une garnison suffisante à Brahilov; ce corps intérieur doit être aussitôt augmenté jusqu'à 10 mille hommes et, en attendant que le premier corps actif s'occupera au siège dlsmaïl, il doit en même temps agir sur Giurgievo et Roustchouk, comme il est ci-dessus mentionné, éclaireissant les deux bords du haut Danube, en comblant, démantelant et rasant tout ce qui se trouvera des fortifications turques, pour n'être pas obligé de tenir nulle part des garnisons ou postes fixes, et autant qu'il peut, si dès le commencement il ne serait pas pourvu de ce nombre. Après la prise d'Isrnaïl, il faudra prévoir au juste par le calcul du temps, si l'arrière-saison le permettra, au corps actif de pousser jusqu'à Varna; si non, ces deux corps seront répartis en quartiers d'hiver dans les deux principautés et l'opération sur Varna sera remise au premier fourrage vert du printemps suivant.
Mais d'abord que le corps actif, passant le Danube, pénètre tant soit peu dans la Bulgarie, il faut absolument que le corps intérieur soit fort de 40 mille hommes pour dominer toute l'étendue, ne courir point de risques par sa faiblesse, comme aussi pour pouvoir soigner et couvrir le convoi; il tiendra garnison, comme il a été dit, à Brahilov et Kilia. Un fort détachement à Kaptchadal occupera suffisamment Sunnia (le guirlo de Kilia aussi nommé Volkova) et en cas de besoin l'issue du canal St. George. Aussi répétons nous que ce n'est pas une remise pour l'opération sur Varna: elle doit s'effectuer dès la première, si, comme il est dit dans des observations précédentes, elle commencera de fort bonne heure, mais retarderait-elle, ou serait-elle empêchée par de grands obstacles, on aura raison de la remettre au printemps qui suit, quoique malgrè soi; par ces délais des marches on perdra quelque chose au dessus d'un mois. Après la prise de Varna que Dieu prospère, mettez vous aussitôt en mouvement pour franchir le Balkan.

Seconde campagne.
La maison d'Autriche, si elle reste aussi embarassée avec le nouveau gouvernement français, comme elle l'est actuellement, ne voudra pas ou ne sera pas en état de rompre avec les Turcs, et on ne prévoit aucune éspérance sur les Vénitiens.
Si l'on jugerait bon, ou que les circonstances le permettent, que notre flotte de la Baltique passe à l'Archipel, nonobstant sa prépondérance qu'elle y acquerrait, elle ne pourra que profiter des Grecs insulaires pour le service des corsaires et armateurs, sans faire soulever ceux qui sont sur terre ferme, jusqu'à ce que nos troupes soient au-delà du Balkan. Alors ils seront bons pour les diversions, étant armés à leur manière.
On ne peut pas beaucoup compter sur les braves Montenégrins qui, faibles par leur nombre, défendent leurs foyers et ne feront que de faibles irruptions.
Mahmoud de Scutari, qui jusqu'à présent n'était jaloux que de son indépendance, pourrait être employé, si on le gagne par 1 ambition des conquêtes.
Ali-Pacha de l'Epire qui nourrit un germe de mécontentement contre la Porte, serait le meilleur pour être provoqué à la révolte. Il est réputé dans son pays et il a beaucoup d'adhérents.
Durant la guerre précédente le général Podgoretchani se proposa pour lever les Paulianis dans la Bulgarie au delà du Danube, - une douzaine de régiments de cette nation; il n'en fut rien: on pourrait suivre ce principe en partie, mais il faut les armer, en quoi ils manquent d'eux-mêmes.
Au commencement de la dernière guerre, les Bulgares d'outre le Balkan et de la Roumélie envoyèrent des députés à S-t. Pétersbourg. Cet objet est éclairci par la note ci-jointe, lettre H. Ils sont nombreux. Le défaut est qu'ils ne sont pas comme les Grecs accoutumés à leurs propres armes; ils n'en ont pas. Il faudra donc les armer suivant la meilleure convenance: alors il serait mieux qu'ils agissent d'un autre côté et subsistent d'eux-mêmes pour faire aux Turcs des diversions conséquentes. S'il s’en trouvait un grand nombre dans nos troupes, ils seraient plutôt à charge et les absorberaient.
Tout ce dont on parle, doit être arrangé et prêt pas plutôt qu’aqrès le passage de nos troupes au-delà du Balkan.
De même alors, on prêtera les moyens de soulever autant de Grecs, que l'on pourra dans les différentes parties de leur pays qui ne manque ni d'ambitieux, ni de mécontents; - ils ont leurs propres armes.
Pour passer les monts Balkans il y a 3 routes. La première à la droite, seulement passable à cheval: de Schoumla à Dragoy-kioy 20 verstes, de là à Tchali-kavak 20 verstes, à Dobraly 20 verstes, à Karnabat 20 verstes, à Kalderossan 40 verstes, à Faky 40 verstes, à Kanara 25 verstes; en tout 185 verstes.
La seconde route, celle du milieu, que les courriers passent ordinairement, seulement passable à cheval. De Schoumla sur le chemin de Varna jusqu'à Pravody 60 verstes, à Aydos 30 verstes, à Karabounar 35 verstes, à Faky 25 verstes, en tout 150 verstes.
La troisième route à la gauche, la seule praticable pour les troupes et les embarras. C'est celle de Bazardjik à Varna; elle se partage encore en deux chemins également praticables, savoir: le premier de Kozlitza (60 verstes au-delà de Bazardjik et à 40 verstes, de Pravody) à Koutchouk Balkan 100 verstes, à Tchorban 40 verstes, à Kanara 25 verstes; en tout 165 verstes. Le second se tient vers la gauche sur Varna même: de Kozlitza à Varna 95 verstes, de Varna à Koutchouk Balkan 60 verstes, à Tchorban 40 verstes, à Kanara 25 verstes; en tout 220 verstes et de Varna 125 verstes.
La Bulgarie au-delà du Danube est un pays aboudant en grains et fourrages; lorsqu'on tiendra bonne discipline dans les troupes, ce pajs fertile pourra soulager leur subsistance en tout temps. Mais au-delà du Balkan, on ne trouvera pas du seigle. C'est pourquoi il sera essentiel, que l'on accoutume peu à peu le soldat au froment à plus grande portion.
Etant maître de Varna dans la première campagne, on a l'ouverture de la suivante; les troupes franchiront le Balkan, se mettant au dessus de tous les obstacles et combattant tout ce qui se présentera. Il faut nécessairement que nos flottes aient en mer une prépondérance décidée sur celle de l'ennemi, agissant de concert avec nos troupes de'terre; sous la protection de la flotte à voiles, l'autre aura soin du transport des munitions et des vivres pour obvier aux difficultés des transports par terre.
Il faut un très grand magasin à Varna.
On érigera ensuite de même un magasin à Derkos, ou autre point de 20 à 25 verstes de l'embouchure du canal de Constantinoples. Dans le temps que les troupes s'ébranleront sur cette capitale, on doit se rendre maître de vive force de ce coiut par la flotte à rames.
Au-delà du Balkan, du point de Kanara, il y a deux chemins à Constantinople: à la droite par Adrianople faisant 50 verstes, à Araba-bourgos 50 v., à Karastipak 20 v., à Tchorlou 30 v., à Knikli 25 v., à Silivria 25 v., à Pivatay 15 v., à Boujouk-Tchekmédjé 20 v., à Koutchouk-Tchekmédjé 15 v., à Constantinople 15 v.; donc en tout du point de Kanara à Constantinople par la route d'Adrianople 265 v. Par l'autre chemin de la gauche, du point de Kanara à Kirkilessi 35 v., à Araba-bourgos 40 v., à Karas 20 v., à Tchorlou 30 v., à Knikli 25 v., à Silivria 35 v., à Pivatay 15 v., à Boujouk-Tchekmédjé 20 v., à Koutchouk-Tchekmédjé 15 v., â Constantinople 15 v.: en tout du point de Kanara le chemin à la gauche jusqu'à Constantinople 250 verstes.
Passé les montagnes, il est probable que nous rencontrerons une puissante armée de Turcs, c'est pourquoi toute la marche doit être bien mesurée, et en se hâtant lentement et avec circonspection, - que tout le corps débouche promptement vers le pied occidental du Balkan; aussitôt arrivé, on battra les infidèles au possible.
Si la saison le pourra permettre et que l'on surmonterait tous les obstacles, il faudra finir avec Constantinople même avec cette seconde campagne, en tâchant de ne rien remettre à la troisième. Le délai engendre des difficultés, mais obligés par les circonstances de remettre le grand coup à la troisième campagne, on prendra les quartiers d'hiver le long du pied occidental du Balkan, entre les bords de la Mer Noire et Adrianople, aussi serrés que possible; nos flottes se rendront maîtres de Bourgas et Sizebolis et y hiverneront.
Observez rigoureusement le principe à frapper de grands coups aux armées turques pour les affaiblir au possible, et ne jetez vous point sur la capitale avec le risque de Jules César à Alesia; les différents combats pourraient vous couter plus de temps, mais il ne sera pas perdu.

Expédition sur Constantinople.
Il est dit que nos flottes dès le commencement de la guerre, doivent se procurer la prépondérance sur la Mer Noire, en battant celles des ennemis autant de fois qu'elles se présenteront; à force que les troupes de terre s'avancent vers la capitale, nos flottes éclaireront les côtes en prenant possession des places considérables qui se trouvent encore entre Varna et l'embouchure du canal de Constantinople; telles sont Messembrie, Bourgas, Sizebolis, et s'attacheront à un point convenable le plus près possible de l'embouchure du canal de Constantinople, pour la formation de nouveax magasins, du débarquement de nouvelles munitions de guerre, du supplément de l'artillerie de siège que la longueur et les difficultés des chemins n'auront pas permis de traîner en entier à la guerre, de nos troupes de terre, de même que des affûtages de remonte et des autres machines nécéssaires pour l'entreprise projetée. S'il n'y a pas de point plus proche de l'embouchure du canal, propre au besoin, on se tiendra à Derkos. Les bâtiments de transport suivront de près notre flotte à rames et fourniront ce dernier magasin du nécéssaire par de nouveaux vojages et une communication non interrompue avec les magasins de Varna, qui seront soutenus par nos établissements sur le Dniester et le Dnieper.
Il est en attendant plus que probable que les débris des armées défaites par nos troupes, chemin faissant se soient rassemblée et formés sous les murs de Constantinople, ou autre poste favorable dans ses environs (ceux qui connaissent le local parlent d'une position favorable entre la ville et la pointe de Domus-déré sur la Mer Noire pour soutenir et la capitale et les embouchures du canal sans se partager), et renforcés par de nouvelles troupes de l'Asie, d'où le chemin reste toujours ouvert. La première tâche de nos troupes sera d'exterminer au possible cette nouvelle Hydre. Avant l'entreprise de ce dernier coup, ce sera alors le temps d'attirer à soi les chrétiens soulevés en Grèce, en Bulgarie, en Roumélie et d'en choisir des corps d'élite en état d'agir de concert avec nos troupes de terre. Ce combat décisif déterminé, nos deux flottes approcheront le canal de Constantinople. Il paraît sûr qu'une grande partie de la marine turque se trouve postée dans l'embouchure du canal, entre les Dardanelles de Karaptché et de Porias, ouvrages qui présentent des points d'appui très essentiels à cette position. C'est pourquoi ces points doivent être emportés d'emblée en premier lieu, et surtout le château de Karaptché, comme le plus essentiel et dont la prise doit suivre immédiatement après la bataille ci-dessus mentionnée.
Du côté de l'Asie le château de Porias doit être emporté par nos troupes de descente de nos flottes, qui seront formées au moment qu'elles commencent à appareiller. Il s'entend que cela soit vers l'aube du jour: on doit pouvoir compter sur 10 à 11 mille hommes qui formeront cette descente, étant à peu près le nombre des troupes de débarquement qui doit être attaché à la flotte à rames, savoir 5 à 6.000 hommes de troupes régulières et environ 5.000 cosaques de la Mer Noire. Tandis que pendant la nuit, l'expédition sur les châteaux Karaptché et Porias se fera, les flottes tâcheront de faire jouer leurs brûlots contre la flotte ennemie: la théorie du courant fort en cette gorge nous promet quelques succès brillants. Ces objets remplis, nos flottes, secondées par les ouvrages ennemis en possession des nôtres, entameront celle des Turcs qui ne tarderont point de succomber par l'effet de ces combinaisons. L'embouchure du canal franchie, elles ne poursuivront leurs approches qu'à pas lents, pour ne pas tomber dans les pièges des autres batteries de terre dont les côtes de l'intérieur du canal sont garnies, avant que nos troupes de terre s'en soient rendues maîtres; ces points le long du bord qui peuvent faire le plus de mal, sont du côté de l'Europe: après le château de Karaptché les batteries de Karadenis et Roumélie-Hissar, Thérapia, Jenikeni: du côté de l'Asie: après Porias et la batterie à fleur d'Eau de Fôt, le château d'Anatolie-Hissar et les batteries de la Montagne des Géants. Ce sera tout en éclairant les bords du canal par nos troupes de terre et de descente qui se saisiront des dits différents points, nos flottes trouveront de la facilité de s'approcher à la ville jusqu'à la pointe d'Ortakeni pour éviter de s'exposer trop tôt aux batteries formidables à fleur d'Eau du Sérail et avant que les dernières dispositions soient arrangées pour porter le dernier et grand coup au monstre qui a tyrannisé depuis plus de 3 siècles l'Europe entière.
Si notre flotte de la Baltique pourrait être de l'opération elle tâchera de franchir le pas des Dardanelles du Bosphore de Thrace, en entrant dans la mer de Marmara; on pourrait commencer l'entreprise sur la ville même par un blocus pour tâcher de la réduire par famine.
Si alors on s'apercevrait que les habitants de la ville chercheraient à passer le Bosphore pour se retirer en Anatolie, ou leur bâtira un pont d'or.
S'ils s'acharnent à la défense, il faut dès ce moment frapper le grand coup et venir à l'escalade.
Cette circonstance peut devenir dangereuse pour nos troupes à l'égard de la peste qui est pour ainsi dire permanente pour quelques endroits de la ville, et le soldat furieux après l'assaut ne manquera pas d'aller au butin. C'est pourquoi, se voyant réduits à cet extrême, il faudra disposer à retenir le soldat sous les murailles prises et se retrancher, foudroyant les habitants avec nos canons et par ce moyen tâcher d'obliger les Turcs à la capitulation sous les articles favorables à ceux qui voudraient se retirer en Asie avec leurs biens-meubles, excepté les métaux qui cependant pourraient être rachetables par une forte contribution. Mais si les habitants continueront à se défendre par désespoir, on mettra la ville en cendres, ayant auparavant rasé les maisons les plus proches de la muraille et de nos postes. Cette scène, si elle ne s'effectuera à la fois, se fera en partie, en s'avançant sur les décombres et en passant tout ce qui s’oppose au fil de l'épée jusqu'au Sérail et les Sept-Tours etc., que l'on assiégera ou finira par un assaut.
Le cas de brûler la ville auquel on pourrait être contraint, serait quant à l'appréhension de la peste, pourrait arriver de mieux; de cette façon les bâtiments empestés radicalement exterminés, on y bâtira une nouvelle ville plus régulière.
Mais un assaut général ne s'effectuera sur la ville qu'à la dernière extrémité.
Les habitants chrétiens de différents cultes qui durant ce temps rechercheront la protection seront reçus, ainsi que les juifs.
A Constantinople, outre la forte garnison qui pourrait s'y trouver, assemblée des débris des armées défaites et des nouveaux renforts qui peuvent arriver de l'Asie, on peut compter 500 mille âmes de mahométans, parmi lesquels 100 à 120 mille qui pourraient porter les armes. Chrétiens-Grecs, - 25 mille; habitants arméniens - 15 mille; francs - 6 mille. A cela il faut ajouter en aventuriers de toutes les nations comme Tartares, Géorgiens, Valaques, Serbes, Archipelagiens, Grecs-matelots - jusqu'à 120 mille en état de prendre les armes; ces chrétiens en plus grande partie seront pour nous, mais ils manquent d'armes, si quelques uns n'en ont point de cachées; dans un assaut général ils pourraient être de service. De juifs il y a 20 mille, qui ne sont bons que pour eux.
Quoiqu'on se fonde ici sur 2 ou 3 campagnes, il faudra toujours des préparatifs pour presque le double; la prévoyance exigera de nous à plus forte raison de suivre le principe que tous les conquérants depuis Alexandre jusqu'à Tamerlan ont suivi, que nous nous trouverons extrêmement éloignés des moyens. La justesse du calcul appartient à la Providence seule.

Приложение IV.
К главе XIV.

Приказ генерал-аншефа графа Суворова-Рымникского о сохранении здоровья, 31 марта 1794 года, в Крыму.

(Из книги Глинки «Жизнь Суворова», изд. 1819 года; сверено со случайно попавшеюся рукописью)

Здоровье. Драгоценность блюдения оного в естественных правилах. Питье - квас; для него двойная посуда; чтоб не было молодого и перекислого; коли-ж вода, то здоровая и несколько приправленная. Еда: котлы вылуженные, припасы здоровые, хлеб выпеченный, пища доварная, не переварная, не отстоянная, не подогретая, горячая; и для того, кто к каше не поспел, - лишен её, на тот раз воздух. В теплое время отдыхать под тенью, без обленения; ночью в палатках укрываться, в холодную же ночь отнюдь бы в них сквозной ветер не был. Чрез ротных фельдшеров довольный запас в артелях лекарственных трав. Сие подробнее и для лазаретов описано в примечаниях искусного штаб-лекаря Белопольского.
Работы. От инженеров уроки умеренные, утренний и вечерний; оба вместе соединять - каждому запретить, Наступление и исход жара в Крыму описаны в приложенной таблице помесячно. Наистрожайше воспрещается во время и малейшего жара отнюдь никого ни в какую работу не употреблять, под неупустительным взысканием, разве когда случится прохладный день; а для успеха, коли необходимо, лучше начинать работу прежде рассвета и вечерний урок кончить хотя к ночи; но не мешает прибавить хотя нечто ночи, особливо светлой, токмо то уже в большой нужде. Как скоро работа окончена, то на завтрак нужно тотчас к горячим кашам, как то и после развода. Лагерных мест иметь до трех в близости и понедельно их переменять, содержа чистоту внутри и около их. Впрочем нижним чинам соблюдать крайнюю чистоту и опрятность в белье, платье и обуви; мыть лицо, руки и рот, ходить в баню, а особливо купаться.

Приложение V.
К главе XIV.

Правила медицинским чинам,
по приказанию генерал-аншефа графа Суворова-Рымникского разосланные по подведомственным ему войскам 8 августа 1793 года.

(По двум взаимно сверенным документам: а) московского архива главного штаба, опись 196, связка 42, и б) государственного архива, XX, 339).

1. Иметь всем непременно предписания его сиятельства г. генерал-аншефа и разных орденов кавалера графа А.В. Суворова Рымникского и по оным чинить точные выполнения, отделивши от здоровых - больных, слабых, хворых и льготных, всех особо.
2. Причины умножающихся болезней ведать непременно, а выискивать оные не в лазаретах между больными, но между здоровыми в полках, батальонах, ротах, корпоральствах и разных отдельных командах, исследовав их пищу, питье, строение казарм и землянок, время их построения, пространство и тесноту, чистоту, поварную посуду, все содержание, разные изнурения. О чем вам доносить полковому или другому командиру, а в другой раз уже в главное дежурство.
3. Стараться, чтобы домашними простыми лекарствами запасены были все артели, которые и описаны в предписаниях его сиятельства, да еще и сверх оных, где можно, иметь корку молодой ракиты на место хины, дрок-траву, цветы донничные, водоперечник татарский (hydropiper tartaricum), корень чистотела, омана (radix helenii), корень мыльной травы, шандру, дикую мяту, корень ирный и другие.
4. Приводимых с маловажными, ничего не значущими болезнями, как-то малыми вередами, малыми цинготными ранами и пятнами, дав им пластырь или другое лекарство, обратно отправлять в команды, не взирая ни на какие против сего роптания, ибо малая болезнь от обленения в лазарете превращается в ужасную, иногда самую смертоносную. Другим, по рассмотрению, назначать на два-три дня роздых, приказав им каждый день приходить в лаза-рет за лекарством. Ленивцев выписывать из числа больных насильно и доносить о их притворстве начальству. Лихорадки исследовать в пароксизмах; падучею болезнию одержимых изыскивать точность, не употребляя на сие давних мучительных способов, но только насыпать в нос немного вшивого порошка (semen sabadillae), или невзначай облить холодною водой; то имеющий точно сию болезнь, от порошка чихать не станет, а от облития водою не вскочит; в противном же случае он чихает и вскакивает.
5. Днестровская вода хотя и не совершенной доброты, однако и не так худа, как с первого взгляда кажется; ибо она всегда быстрое течение имеет; весь же происходящий от оной вред состоит в мутности иловатой, которая садится на желудок тяжело и производит разные болезни. Почему и нужно отстаивать оную в чанах с чопом, на 7 вершков сделанным, по опыту г. полковника и кавалера Маркова. В сии чаны воду вливать в вечеру, которая через ночь совершенно отстаивается и по утру на варенье и питье годною становится. Но в питъе оную употреблять только в случае нужды и во время похода, размочив еще в ней хлеб или сухари; в другое же время нужен хороший квас во всех артелях и в лазарете.
6. Здоровым рыбу днестровскую употреблять в пищу без всякого сомнения, но только чтоб она была свежая, либо приколотая, присоленая и хорошо уваренная.
7. Цынготная болезнь в сей стране более всего опасною оказалась и берет на себя маски разных других болезней, которую лечить наиболее чистотою, соблюдаемою во всем, благовременным истреблением всех причин оную производящих, которые усилившись, делаются иногда наконец непреоборимыми; свежею кислою пищею и питьем, с движением; иногда переменою лагерного места и ежедневным купаньем в быстротекущей реке; пространным расположением всех здоровых, больных, слабых, хворых, льготных, - всех особо; потом кислою капустой, хреном, катраном, горчицею, водяным трилистником, дикою жерухою (erysimum), табаком, полынем, кровавиком, холодными ваннами, уксусом, которым смешавши с водою тереть и рот полоскать; дегтяным квасом с водою, водою напоенною постоянным воздухом (aqua aëris fixi) и лимонами по возможности; курить казармы смолою и стружками дегтяных бочек. Купанье в морской воде, где можно, исцеляет от цынги и чесотки; гуща квасная из муки в сих болезнях весьма полезна. Лихорадки лечить, кроме слабительных, рвотных, горьких, соленых, наконец крепительных лекарств, - наипаче воздержанием от пищи и питья и употреблением сначала распущенной в воде сибирской соли с сурмяным тартаром, положа оного на прием четверть доли грана, не для рвоты, но для разжижения густой желчноклейной лихорадочной материи. На другие болезни данные от меня формулы Полоцкого пехотного полку г. лекарю Таницкому, - всем списать и оные в пользу больных, по рассмотрению причин, времени, сложения, степеней болезней, лет больного, - употреблять. Суклея, 7 июня 1793 года.
Подписал штаб-лекарь Ефим Белопольский.

Приложение VI.
К главе XIV.

Наставление генерал-аншефа графа Суворова-Рымникского крестнику Александру Карачаю, в 1793 году.

(Из книги Левшина «Собрание писем и анекдотов о Суворове», изд. 1814 года).

Mon cher fils Alexandre.
Comme homme militaire, étudiez bien un Vauban, un Coughorn, un Curas, un Hübner, un peu de théologie, de physique et de morale; lisez bien Eugène, Turenne, les commentaires de César, Frédéric II, les premiers tomes de Rollin avec suite et C. de Saxe; les langues sont pour la littérature; dansez, montez et tournez un peu des armes. Les vertus militaires sont: bravoure au soldat, courage à l'officier, valeur au général, mais guidées par les principes d'ordre et discipline, dominées par la vigilance et la prévoyance. Soyez franc avec vos amis, tempéré dans votre nécessaire et désintéressé dans votre conduite; portez un zèle ardent pour le service de votre Souverain, aimez la vraie gloire, distinguez l'ambition de la fierté et de l'orgueil, apprenez de bonne heure à pardonner les fautes d'autrui, et ne vous pardonnez jamais les vôtres; exercez bien vos soldats, et donnez leur exemple par vous même. L'étude permanente du coup d'oeil seul vous rendra grand général. Sachez profiter des situations locales; soyez patient dans les travaux militaires, ne vous laissez pas abattre par les revers; prévenez des objets vrais, doutes et faux; ne vous laissez pas surprendre par une fougue déplacée. Conservez dans votre mémoire les noms des grands hommes, et suivez les dans vos marches et vos opérations avec prudence: ne méprisez jamais votre ennemi quel qu'il soit, et connaissez bien ses armes, sa manière de s'en servir et de combattre; sachez ses forces et ses faiblesses. Habituez vous à une activité infatigable, gouvernez la fortune, c'est le moment qui donne la victoire; maîtrisez le par la célérité de César, qui savait si bien surprendre ses ennemis, même en plein jour, les tourner et les attaquer aux endroits où il voulait et à quel temps, sans y laisser obliger leur couper les vivres et les fourrages, et étudiez l’art de ne faire jamais manquer de subsistance à vos troupes. Que Dieu vous élève à l'héroïsme de célèbre Karatschay.

 

Приложение VII.
К главе ХХII.

Наука Побеждать.

(деятельное военное искусство).
Генерал-фельдмаршала графа А.В. Суворова-Рымникского, в редакции 1796 года.

(Из книги В. Левшина 1811 года «Собрание писем и анекдотов» и из брошюры 1805 года «Наука побеждать», Антоновского).

1. Вахт-парад.

От оного главное влияние обучениев.
Исправься, бей сбор, ученье будет. Приемы и повороты по команде, по флигельману, по барабану.
Пальба будет, заряжай ружье. Плутонгами, полудивизьонами, дивизьонами. При заряжании, приклада на землю отнюдь не ставить: отскакивает шомпол, - пуля не крепко прибита. Наблюдать косой ряд; приклад крепко упереть в сгиб правого плеча, ствол бросить на левую ладонь, - пуля бьет в полчеловека. Примерно можно и с порохом.
Ружья чистить между часов; выстрелить от одного до двух патронов.
Наступными плутонгами, начинай! Отбоя нет, сигнал барабана - поход, выстрелить от одного до двух патронов.
Атакуй первую нeприятельскую линию, в штыки, ура! Взводные командиры - коли, коли, рядовые – ура - громогласно. Краткий отбой.
Неприятельская кавалерия скачет на выручку к своей пехоте, атакуй, ура! Здесь держать штык в брюхо человеку, - случится, что попадет штык в морду, в шею, особливо в грудь лошади. Краткий отбой.
Атакуй вторую нeприятельскую линию (или резервы), атакуй! Отбой; сим кончится.
Третья - сквозная атака. Линия равняется вмиг - вперед; никто не смеет пятиться назад ни четверти шага.
Ступай, по взводно, полудивизьонами или дивизьонами. На походе плутонги вздваивают в полудивизьоны, или сии ломаются на плутонги.
Солдатский шаг аршин, в захождении полтора шага. Начинает барабан, бьет свои три колена; его сменяет музыка, играет полный поход; паки барабан, - и так сменяются между собою. Бить и играть скорее, от того скорее шаг.
Интервалы между взводов весьма соблюдать, дабы пришед на прежнее место, при команде стой, все взводы вдруг стояли и заходили в линию.
Вторая (или первая) половина линии по рядам на лево (или на право), ступай на атаку, ступай! У сего барабан фельдмарш. Заходит против части, на месте стоящей, из картечного выстрела вон.
Ступай! Поход во все барабаны. На 80 саженях от противничья фронта бежать вперед от 10 до 15 шагов чрез картечную черту полевой артиллерии, на 60 саженях тож чрез картечную черту полковой артиллерии, а на 60 шагах чрез верную черту пуль.
Ступай, ступай, в штыки, ура! Противная линия встречает пальбою на сей последней дистанции, а на 30 шагах ударит сама в штыки. С обеих сторон сквозная атака.
Равно сему другая лuнейная атака, - обе части на прежних местах. Тако ж отдельная часть заходит колонною, для деплояды фронта, ежели есть место; обе части делают колонны, по числу людей в разводе, одну или две.
Атака будет колоннами, ступай! Барабан бьет поход на 60 шагов одних от других.
Ступай, ступай, атакуй в штыки, ура! Мушкет в правой руке на перевесе; колонны между собой насквозь быстро (проходят и) примерно колят.
Колонны, строй каре. Здесь строят каре на месте.
Стрелки, стреляй в ранжире. Стрелки бьют наездников и набегающих неприятелей, а особливо чиновников.
Плутонгами начинай. Плутонги палят в их толпы; пальба должна быть краткая, ибо тут дело больше картечь.
Ступай, ступай, атакуй в штыки, ура! Бросаются колоть, что представляется сквозною карейною атакой.
Стрелки вперед, докалывай, достреливай, бери в полон. На оставших басурман между кареев.
Стрелки, в свои места. Барабан - краткий сбор.
Кареи, строй колонны. Исполнение тож, как выше о колоннах.
Колонны, строй кареи; ступай, ступай, атакуй в штыки, ура! Здесь без пальбы, атака же прежняя.
Кареи, строй линейный фронт. А заходящей части, по рассмотрении, вместо линии в колонну, или по четыре (ряда). Команда оной: по рядам (или по четыре) на право (или на лево).
Ступай на прежнее место; строй фронт. Барабан - фельдмарш.
Примечание. Сии основательные маневры, марши и эволюции равны в батальонных, полковых и корпусных экзерцициях.
Начальник может требовать: батального огня. Исправный приклад правит пальбою; здесь он расстраивается по неминуемой торопливости, но во взводной пальбе он виден. Одиночка пальбы на баталии выйдет сама собою; для сбережения пули тут на каждом выстреле всякий своего противника должен целить, чтоб его убить.
Залпа. В разводе, коли с пальбою, для очищения ружей; в ином строю только для исправности приклада. Против неприятеля не годится; оный может сколоть и порубить, пока опять заряжают.
Наступных плутонгов. Оные только для движения, но против неприятеля сия ломаная линия не годится, ибо он ее, особливо кавалериею и малою, изрубить может.
Отступных плутонгов. Лучше об оных и не помышлять; влияние их солдату весьма опасно, а потому и не о каких ретирадах в пехоте и кавалерии не мыслить.
После сего ученья, штаб-офицер того полку, чей вахт-парад, командует под курок и начинает в присутствии всего генералитета, штаб и обер-офицеров говорить к солдатам наизусть следующее.

2. Словесное поучение солдатам.

Каблуки сомкнуты, подколенки стянуты; солдат стоит стрелкой: четвертого вижу, пятого не вижу.
Военный шаг аршин, в захождении полтора аршина; береги интервалы.
Солдат во фронте, на шагу, строится по локтю; шеренга от шеренги три шага, в марше два; барабаны не мешай.
Береги пулю на три дня, а иногда и на целую кампанию, когда негде взять. Стреляй редко да метко; штыком коли крепко; пуля обмишулится, штык не обмишулится; пуля дура, штык молодец.
Коли один раз, - бросай басурмана со штыка; мертв на штыке, царапает саблею шею. Сабля на шею, - отскокни шаг, ударь опять, коли другого, коли третьего; богатырь заколет полдюжины, а я видал и больше. Береги пулю в дуле; трое наскочат, - первого заколи, второго застрели, третьему штыком карачун.
В атаке не задерживай.
Для пальбы стреляй сильно в мишень; на человека пуль 20 свинцу, из экономии: не много стоит. Мы стреляем цельно, - у нас пропадает тридцатая пуля, а в полевой и полковой артиллерии разве меньше десятого заряда.
Фитиль на картечь, - бросься на картечь: летит сверх головы; пушки твои, люди твои, - вали на месте, гони, коли, остальным давай пощаду; грех напрасно убивать, они такие ж люди.
Умирай за дом Богородицы, за Матушку, за пресветлейший дом: церковь (за тебя) Бога молит. Кто остался жив, тому честь и слава.
Обывателя не обижай: он нас поит и кормит. Солдат не разбойник. Святая добычь: возьми лагерь, - все ваше; возьми крепость, - все ваше. В Измаиле, кроме иного, делили золото и серебро пригоршнями; так и во многих местах. Без приказа отнюдь не ходи на добычь.
Баталия полевая - три атаки. В крыло, которое слабее. Крепкое крыло (если) закрыто лесом, - это не мудрено, солдат проберется; болотом тяжелее, реку без моста не перебежишь; шанцы (же) всякие перескочишь. Атака в средину не выгодна, разве конница хорошо рубить будет, инако сами сожмут. Атака в тыл очень хороша, только для небольшого корпуса, а армиею заходить тяжело.
Баталия в поле - линиею против регулярных, кареями против басурман. А может случиться и против Турков, что пятисотному карею надлежать будет прорвать пяти или семитысячную толпу с помощъю фланговых кареев; на тот случай бросится он (каре) колонною, но в том до сего нужды не бывало. Есть безбожные, ветренные, сумасбродные Французишки; они воюют на Немцев и иных колоннами. Если бы нам случилось против них, то надобно нам их бить колоннами же.
Баталия на окопы - на основании полевой: ров не глубок, вал не высок, - бросся в ров, скачи через вал, удар в штыки, коли, гони, бери в полон. Помни отрезывать, (впрочем) тут подручнее коннице. В Праге отрезала пехота, да тут были тройные, большие окопы и целая крепость; для того атаковали колоннами.
Штурм. Ломи чрез засек, бросай плетни чрез волчьи ямы, быстро беги, прыгай чрез палисады, бросай фашины, спускайся в ров, ставь лестницы. Стрелки очищай колонны, стреляй по головам. Колонны лети чрез стены на вал, скалывай, на валу вытягивай линию, ставь караул к пороховым погребам, отворяй ворота коннице. Неприятель бежит в город, его пушки обороти по нем, стреляй сильно в улицы, бомбардируй живо: недосуг за ним ходить. При-каз - спускайся в город, режь неприятеля на улицах, конница руби; в домы не ходи, бей на площадях, штурмуй где неприятель засел, занимай площадь, ставь гауптвахт, расставляй вмиг пикеты к воротам, погребам, магазинам. Неприятель сдался - пощада; стена занята - на добычь.
Три воинские искусства. Первое - глазомер: как в лагере стать, как идти, где атаковать, гнать и бить; (также) для занятия местоположения, примерного суждения о силах неприятельских, для узнания его предприятий.
Второе - быстрота. Поход: полевой артиллерии от полуверсты до версты впереди, чтоб спускам и подъемам не мешала; колонна близится, - оная опять выигрывает свое место; под гору сошед, на равнине на рысях. Поход по рядам или по четыре для тесной дороги, улицы, для узкого моста, для водяных и болотистых мест, по тропинкам, и только когда атаковать неприятеля, то взводами, чтоб хвост сократить. Не останавливайся, гуляй, играй, пой песни, бей в барабан, музыка греми. Десяток отломал, - первый взвод снимай ветры, ложись; за ним второй взвод, и так взвод за взводом; первые задних не жди. Линия в колонне на походе растянется: когда по четыре, то в полтора раза, а (когда) по рядам, (то) вдвое того как стояла; стояла на шагу, - идет на двух; стояла на одной версте, - растянется на две; стояла на двух, - растянется на четырех: то досталось бы первым взводам ждать последних полчаса по пустому. На первом десятке отдыху час. Первый взвод вспрыгнул, надел ветры, бежит вперед 10-15 шагов, а на походе, прошед узкое место, на гору или под гору, - от 15 и до 50 шагов. И так взвод за взводом, чтобы задние между тем отдыхали. Второй десяток - отбой: отдых час и больше; коли третий переход мал, то оба пополам, и тут отдых три четверти часа, или полчаса, или и четверть часа, чтобы ребятам поспеть скорее к кашам. Это для пехоты.
Конница своим походом вперед, с коней долой, отдыхает мало и переходит свыше десятка, чтоб дать коням в лагере выстояться.
Кашеварные повозки впереди с палаточными ящиками; братцы пришли, к каше поспели; артельный староста - к кашам! На завтраке отдых 4 часа, тож самое к ночлегу отдых 6 часов и до 8, какова дорога; а сближаясь к неприятелю, котлы с припасом сноровлены к палаточным ящикам, дрова запасены на оных.
По ceй быстроте и люди не устали. Нeприятель нас не чает, считает за 100 верст, а коли издалека, то за 200, 300 и больше, - вдруг мы на него как снег на голову: закружится у него голова. Атакуй с чем пришел, чем Бог послал; конница начинай, руби, коли, отрезывай, не упускай, ура! - Чудеса творят братцы.
Третье - натиск. Нога ногу подкрепляет, рука руку усиляет; в пальбе много людей гибнет; у неприятеля те же руки, да русского штыка не знает. Вытяни линию, - тотчас атакуй холодным ружьем; недосуг вытягивать линию, - подвиг из закрытого, из тесного места. Коли пехота в штыки, конница тут и есть: ущелья на версту нет; картечь через голову, - пушки твои. Обыкновенно конница врубается прежде, пехота за ней бежит, - только везде строй. Конница должна действовать всюду как пехота, исключая зыби; там кони на поводах. Казаки везде пролезут. В окончательной победе конница гони, руби; конница займется, пехота не отстает. В двух шеренгах сила, в трех полторы силы: передняя рвет, вторая валит, третья довершает.
Бойся богадельни. Немецкие лекарствицы издалека тухлые, сплошь бессильны и вредны; русский солдат к ним не привык; у вас есть в артелях корешки, травушки, муравушки. Солдат дорог; береги здоровье, чисти желудок, коли засорился; голод - лучшее лекарство. Кто не бережет людей - офицеру арест, унтер-офицеру и ефрейтору палочки, да и самому палочки, кто себя не бережет. Жидок желудок, есть хочется, - по закате солнышка немного пустой каши с хлебцем; а крепкому желудку буквица в теплой воде или корень коневьего щавеля. Помните, господа, полевой лечебник штаб-лекаря Белопольского: в горячке ничего не ешь, хоть до 12 дней, а пей солдатский квас, то и лекарство; а в лихорадке не пей, не ешь, - штраф, за что себя не берег.
В богадельне первый день мягкая постель, второй день французская похлебка, третий день её братец, домовище, к себе и тащит. Один умирает, а десять товарищей хлебают его смертный дых. В лагере больные и слабые; хворые в шалашах, не в деревнях, - воздух чище. Хоть без лазарета, не надобно жалеть денег на лекарства, коли есть где купить; сверх того и прочие выгоды, без прихотей. Да все это не важно, мы умеем себя беречь: где умирает от 100 один человек, а у нас и от 500 в месяц меньше умрет. Здоровому питье - воздух, больному тож воздух и еда.
Богатыри, неприятель от вас дрожит, да есть неприятель больше и богадельни: проклятая немогузнайка, намека, загадка, лживка, краснословка, краткомолвка, двуличка, вежливка, бестолковка, кличка, что бестолково и выговорить: край, прикак, афок, вайрках и проч., стыдно сказать. От немогузнайки много, много беды. За немогузнайку офицеру арест, а штаб-офицеру от старшего штаб-офицера арест квартирный.
Солдату надлежит быть здорову, храбру, тверду, решиму, правдиву, благочестиву. Молись Богу, - от него победа. Чудо-богатыри, Бог нас водит, Он нам генерал.
Ученье свет, неученье тьма; дело мастера боится, и крестьянин (если) не умеет сохою владеть, хлеб не родится. За ученого трех неученых дают; нам мало трех, давай нам шесть, давай нам десять на одного, - всех побьем, повалим, в полон возьмем. В последнюю кампанию нeприятель потерял счетных 75,000, только что не 100; он искусно и отчаянно дрался, а мы и одной полной тысячи не потеряли. Вот, братцы, воинское обучение; господа офицеры, какой восторг.

По окончании сего командовалось: к паролю, с обоих флангов часовые вперед ступай: на краул. По отдаче пароля, лозунга и сигнала, следовала похвала или в чем-либо хула вахт-параду. Потом громогласно: «субординация, экзерциция, дисциплина, чистота, здоровье, опрятность, бодрость, смелость, храбрость, победа, слава, слава, слава!»

Приложение VIII.
К главе ХХVI.

REMARQUES
dictées par le comte Souworov Rimniksky le 5 septembre 1798 au général Prévot.

(Из книги rp. Милютина «Война 1799 года»; сверено со списком, найденным в материалах графа Милютина).

Autrichiens doivent persévérer sans craindre pour une Raguse, pas même pour un Trieste, si même il irait pour une guerre de 30 ans. Les circonstances se changent, comme les armes sont journalières, - quoique point chez moi, qui va à l'arme blanche.
Les Anglais sont faibles sur terre, excepté dans la défense de leurs côtes; mais quelle prépondérance sur mer! Point de descente en France; ils ne doivent cesser d'envahir les colonies, ils partagent trop leurs forces dans le canal et la Méditerannée: c'est agir à la défensive et leur force n'ordonne que l'offensive. Ainsi, a marqué Nelson, il garde trop de points. Ils doivent persévérer.
La Saxe doit rester neutre, mais non la Bavière, comme tous les autres princes de l'Empire jusqu'à Hannovre.
Les Turcs, même en perdant la Grèce, seront par là plus obligés d'entrer en guerre sous des phantômes des promesses de ravoir la Crimée et le reste, qu'on ne visera que de rendre libre dans la suite.
La Russie sera un peu embarrassée, un peu aussi par la Perse, mais ce n'est que fragilité: on tâchera de soulever contre elle la Cabardane, les Circassiens et c'est de même. Contre la Suède elle doit avoir 24.000 hommes avec les réserves, bien bayonnettés et célères. Sur mer elle est beaucoup plus forte et ruinera la flotte suèdoise et livrera le surplus de ses bâtiments aux Anglais.
Le Danemark aura plus à gagner contre les Suèdois que de se hasarder ailleurs. Le mieux sera qu'il reste neutre, s'il n'agit pas pour les Anglais.
Il va de l'intérêt du cabinet de Prusse de pousser l'affaiblissement des Autrichiens et de terrasser l'hydre russe: le roi sera avec les Français. Ces deux puissances l'attaqueront lestement chacune par 60.000 hommes, s'il ne prend pas parti avec eux ou reste neutre.
Depuis la dernière guerre les Turcs manquent en hommes, exepté que la France ne les soutienne. Alors la Russie les combattra avec 60.000 hommes et 30.000 de réserve. La flotte a son asile à Sébastopol.
Autrichiens et Russes agiront contre la France, chacune avec 100.000 hommes, et principes:
1. Rien que l'offensive.
2. Célérité en marche; impulsion dans les attaques, armes blanches.
3. Point de méthodique, un bon coup d'oeil.
4. Plein pouvoir au commandant en chef.
5. Attaquer et battre l'ennemi en campagne.
6. Ne pas perdre le temps dans les sièges exepté quelque Mayence, comme point de dépôt... Quelquefois par un corps d'observation... un blocus... Prendre plutôt les forteresses par assaut ou d'emblée de vive force: on y perd moins.
7. Jamais partager les forces pour garder les différents points. Si l'ennemi les passe, tant mieux: il se rapproche pour être battu.
8. Ainsi il ne faut qu'un corps d'observation sur Strasbourg; encore (un corps) volant vers Luxembourg; on poussera sa pointe en combattant, sans s'arrêter, droitement à Paris, comme point capital, sans s'arrêter à Landau, si ce n'est (que) pour l'observer avec quelques troupes, afin d'avoir le derrière libre, non pour des retraites, - à quoi on ne doit jamais penser, - mais pour des transports, et jamais se surcharger avec des manoeuvres vaines, des contre-marches, ou des ainsi nommés ruses de guerre, qui ne sont bonnes que pour un académicien.
9. L'Italie, les Pays-Bas suivront facilement Paris, le roi de Sardaigne se déclarera... Il reste assez de têtes chaudes en Italie, et le reste pour le bien public.
Le roi de Naples renaîtra, les Anglais nettoyeront la Méditerannée... Point de délai, fausse prudence et jalousie, tête de Médée au cabinet et dans le ministère... Eugène, Marlboroug, comme ont été, - Souvorow et Cobourg.

 


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